Phil La Marmotte
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Conclusion :
Cette situation d’enfant m’a posé question dans ma fonction d’éducateur.
En
effet, lors de départs en week end ou vacances, de visites médiatisées ou
autres… nous nous abritons derrière un cadre judiciaire posé.
Ce
cadre est assez confortable dans la mesure où il nous permet d’éviter la
prise de risque en tant que professionnel.
Dans
le cas où un cadre juridique est posé et qu’un départ en week end doit se faire parce qu’il est programmé sur un
planning, si nous estimons qu’il y a un danger, il est évident que nous ne
laisserons pas partir l’enfant.
Dans
le cas de Ma. rien n’était posé, nous agissions un peu à l’aveuglette.
La
mère avait demandé de l’aide pour son fils mais je crois aussi qu’à
travers son fils elle lançait aussi un appel au secours.
Comme
le dit René Clément, derrière toutes violences (celle du père et celle de la
mère qui fait des essais avec Ma. pour le week end) se cachent une demande
d’aide, un SOS.
« Du
fait de leurs difficultés d’élaboration psychique, c’est bien souvent la
violence agie et le passage à l’acte qui tiennent lieu d’appel à l’aide. »
A
partir du moment où effectivement l’OPP a été prononcé, cela nous a permis
de faire un projet avec Ma. et sa famille.
Les
retombées observées qui sont un certain délaissement de Ma. ne sont pas à
mon avis dues au placement « officiel » de Ma. mais plutôt dues à
une pathologie familiale.
L’OPP
n’a fait que ressortir un problème qui devait déjà exister. Ma. a vécu
plusieurs années chez sa grand-mère avant de retourner chez lui. Par conséquent,
cet abandon ne vient pas
d’aujourd’hui.
Nous
effectuons un travail avec Ma. où souvent nous lui disons que ses parents ne
savent pas l’élever et que cela n’est pas de son fait. Il aurait
certainement agi pareillement avec un autre enfant. Nous nous efforçons
aujourd’hui de maintenir des liens parents-enfants qui a mon sens sont autant
indispensables à Ma. qu’aux parents.