Phil La Marmotte
L'essentiel du
L’accueil en urgence, quelles implications professionnelles ?
Le SAU (aussi foyer d’accueil temporaire) où
j'effectue mon stage, m'a à plusieurs reprises confronté à des enfants en
danger placés en urgence. Par conséquent cela m'a posé question sur ce que
reflète ce dysfonctionnement parental et comment fait la société pour protéger
l'enfant
La prise en charge doit être vue dans un sens plus
individuel car elle génère chez chacun des acteurs qui la vivent des représentations
inconscientes ayant des conséquences.
Mon lieu de stage admet des enfants retirés de chez
eux, dans le cadre de l'article 375 du code civil pour la protection des enfants
en danger.
J'appuierai mon analyse sur des situations d'enfants
placés au SAU où je suis en stage.
Le foyer admet des enfants de 3 à 13 ans, suite à
une ordonnance de placement provisoire faite par un juge afin de protéger le
mineur.
J'ai observé qu'un constat pouvait être fait
rapidement: « un placement quel qu'il soit est toujours traumatisant pour
un enfant, il l'enlève d'un milieu repéré pour le mettre dans un autre milieu
totalement inconnu et de façon parfois subite sans préparation préalable pour
l'enfant et les parents ».
Cela remet en cause le travail de l'urgence dans
l'urgence!
En
effet, l'enfant maltraité se retrouve à nouveau dans un autre espace temps, déstabilisé
par cette subite prise en charge de l'aide sociale à l'enfance.
Notre rôle sera alors de permettre à l'enfant
d'entrer dans un espace de communication afin qu'il trouve le sens de ce qui lui
arrive.
Mon travail va dans un premier temps, tenter de
mettre en évidence que le dysfonctionnement parental dont sont victimes les
enfants génère de la part de 1'ASE des prises en charges.
Dans ma deuxième partie, j'analyserai
notre pratique face à un placement dans l’urgence.
En effet, un accueil « préparé » n'a
pas les mêmes conséquences, qu'un accueil d'urgence au sens propre du terme.
Le terme « urgence » veut déjà tout
dire, il nous oblige à être dans l'agir (et à faire) face à une situation
tout de suite et maintenant sur la demande de la société pour le sujet.
Une fois l'urgence passée, une fois l'enfant plus ou
moins « installé », peuvent alors s'établir une relation
d'accompagnement et d'aide qui est en fonction du temps.
La troisième partie de ce travail va tenter de démontrer
combien les notions de temps et de cadre juridique sont importantes dans l'aide
apportée au jeune et que toute action dans l'urgence demande de la prudence car
l'agir pour l'autre nous fait oublier parfois l'autre. J'articulerai ma réflexion
autour d’accueils d'enfants qui ont eu lieu au foyer.
Mais parfois, l'urgence peut augmenter les carences
dont est victime l'enfant pris en charge et qui n’a dans certains cas aucun
sens, relèvent même d’une
certaine maltraitance institutionnelle.
Ma dernière partie va tenter de placer l'éducateur
objectivement au centre des différentes demandes (enfant parent société...)
et dans l'articulation qu'il a dans son éthique professionnelle afin d'agir de
façon la plus objective possible.